Beyond representation? A material-ecocritical reading of Derek Mahon’s “eco-poetry”
Abstract
This article reads Derek Mahon’s latest collection of poems, Against the Clock (2018) through a theoretical framework inspired by flat ontologies, notably agential realism and object-oriented ontology. Critics of the Irish poet have noted a turn towards greater environmental awareness since the publication of Harbour Lights (2005). This is evidenced notably by his poetic representation of various ecological crises, local or global, as well as references to key figures of the environmental movement such as Rachel Carson or Naomi Klein, so that Mahon has been dubbed an “eco-poet”. The appellation suggests that ecopoetry is endowed with actual effectiveness in the material world by acting upon its readers’ minds. I offer a critical analysis of such claims in the specific case of Mahon’s poetry by gathering environmental emergency, poems and readers on the same ontological plane as objects. This makes it possible to study their interobjective relations without isolating the speaking and representing mind from the represented endangered world. Crucial to this discussion is an examination of metaphor, which beyond representation generates a sensory engagement with the material reality described in the poems.
Cet article propose une analyse du dernier recueil en date de Derek Mahon, Against the Clock (2018), au prisme de diverses ontologies plates, notamment le réalisme spéculatif (object-oriented ontology) et le réalisme agentiel. Les critiques du poète irlandais ont remarqué, à partir de la publication en 2005 de Harbour Lights, une plus grande sensibilité aux questions environnementales. Celle-ci se manifeste par la représentation dans sa poésie de situations d’urgence écologique ou le recyclage d’auteurs phares de l’écologie scientifique et politique tels que Rachel Carson ou Naomi Klein, à telle enseigne que Mahon a souvent été qualifié d’éco-poète. Ce terme confère à la poésie un pouvoir réel sur le monde matériel par l’entremise de ses lecteurs. Je propose un examen critique de l’appellation « éco-poète » appliquée à Mahon en plaçant l’urgence écologique, les textes poétiques et les lecteurs sur le même plan ontologique, afin d’étudier leurs relations inter-objectives sans isoler la voix du poète du monde en crise. L’outil privilégié de cet examen est la lecture des métaphores mahoniennes, qui au-delà de la représentation promeuvent l’engagement sensoriel du lecteur dans la toile du monde.