Penser la prose dans le monde gréco-romain
Résumé
A quoi sert la prose ? Quelle est la tâche spécifique qui lui incombe ? Quel pouvoir neuf se donne le langage, quand il se détourne du vers ? Dans quelle mesure l’opposition entre langage versifié et non-versifié est-elle encore pertinente alors même que nombre de prosateurs reprennent des thèmes poétiques ou des procédés stylistiques qui semblent rendre caduque cette distinction ? Comment les Anciens définissent-ils la Prose, ou leur prose, entre simplicité et grandeur ? Telles sont les questions abordées dans ce volume, à travers certaines des réponses que leur ont données les auteurs anciens, sur un plan à la fois théorique, métaphorique et pratique. Les travaux ici réunis, fruit de deux Journées d’études organisées par les universités de Poitiers et de Brest, se focalisent en particulier sur un moment précis de l’histoire antique : la fin de l’époque hellénistique et l’Empire romain ; la prose, en effet, accède alors dans le paysage culturel à une position dominante qui rend justement problématiques sa fidélité à elle-même et son identité, en particulier lorsque, sous la plume d’Hermogène le rhéteur, la poésie devient une simple division de l’épidictique, cette prose d’apparat qui se confond dès lors avec la littérature.