Almanak Breiz-Izel (1872): the failure of a republican almanac published in Breton
Almanak Breiz-Izel (1872) : l'essai manqué d'un almanach républicain en breton
Résumé
Publishing a republican almanac in Breton in 1872 seemed a priori a promising venture. First, the political context was conducive to the spread of republican ideas. Second, the almanac genre – intergenerational, interclassist, encyclopaedic in style – seemed a pertinent choice. Indeed, it experienced a revival when the French population became literate after 1870. Third, addressing a rural, predominantly Breton-speaking readership in Breton also seemed logical. In 1870, approximately 98% of the population of Lower Brittany was Breton-speaking. So what exactly was this innovative new enterprise that appeared in the landscape of Breton-language literature all about? And how do we interpret its failure? The correspondence exchanged between Gaidoz and Luzel, the project’s two architects, allows us to follow its progress step by step and gives us an insight into the authors who submitted intentionally anonymous contributions.
Editer un almanach républicain en breton en 1872 semblait a priori une entreprise d’avenir. Premièrement, le contexte politique était favorable à la diffusion d’idées républicaines. Deuxièmement, le choix formel de l’almanach paraît aussi pertinent. Ce genre intergénérationnel, interclassiste, d’aspect encyclopédique et capable d’intégrer de nouveaux savoirs et de se métamorphoser connaît un succès populaire dans les premières décennies de la Troisième République et trouve une seconde jeunesse dans l’achèvement de l’alphabétisation des Français après 1870, en dépit de certains pronostics sur une mort à venir gagée sur les progrès du chemin de fer, de la presse et des collections de livres à bon marché. De plus, l’almanach était un des types d’imprimés à destination du peuple que les imprimeurs-éditeurs savaient produire facilement. Troisièmement, s’adresser en breton à un lectorat breton rural, donc majoritairement bretonnant, semblait également logique. En 1870, environ 98% de la population bas-bretonne était bretonnante. Par ailleurs, l’édition en langue bretonne étant en très grande partie tenue par l’Eglise à cette époque, l’avènement de la Troisième République a entraîné un changement dans les relations entre l’Eglise et l’Etat et un net ralentissement des productions à caractère religieux, pouvant laisser le champ libre à une expression profane et notamment républicaine. Qu’est-ce donc que cette entreprise nouvelle et originale dans le panorama de la littérature de langue bretonne ? Et comment comprendre l’échec qu’elle a connu ?
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