Enfance, répétition et parodie dans le roman arthurien du Moyen Âge tardif Entre balbutiement et radotage
Abstract
Why in the “fall” of the Middle Ages did childhood appear as a privileged path for the renewal of writing and at the same time as the site for a return to the origins of the novel? The phenomena can be seen as a nostalgia for the past, for writings that the age had decided must be conserved, a longing for a long-lost literary country. To write of childhood is also to nurse the possibility of adding something to it, to fill in a blank, but in doing so to introduce an amused distance to the original material. Childhood is a place of narrative possibilities and renewal, the privileged site to unite past and future; the adventure of childhood is redefined as a buried or repressed “always already there” that must be brought to the surface. This article intends to lay out a few perspectives and analyse the question of rewriting as parody and of its relation to the scheme and theme of the childhood of the hero. It sets out from three principal axes: contrapuntal writing and pirating, the metafiction, and memory and repetition, because in the end everything plays out in the tension between stammering (balbutiement) and rambling (radotage).
Pourquoi en cet automne du Moyen Âge l’enfance apparaît-elle comme une voie privilégiée du renouvellement de l’écriture et dans le même temps comme un lieu de retour vers l’origine du roman ? On peut y lire une nostalgie du temps passé et des écrits passés qu’il faut conserver, un mal du pays littéraire d’antan. Écrire l’enfance, c’est aussi se ménager la possibilité d’adjoindre un petit supplément, combler le blanc, mais ce faisant d’introduire une distance amusée sur le matériau d’origine. L’enfance est le lieu des possibles narratifs et le lieu de leur renouvellement, le lieu privilégié où se conjoignent l’autrefois et l’avenir ; l’aventure se redéfinit alors comme un toujours déjà-là enfoui ou refoulé qu’il faut faire remonter à la surface. Cet article se propose de dessiner quelques perspectives et d’appréhender la question de la récriture parodique et de son rapport au schème et au thème de l’enfance du héros à partir de trois axes principaux : l’écriture contrapuntique et la contrefaçon, la métafiction, et enfin la mémoire et la répétition puisque tout se joue finalement dans une tension entre balbutiement et radotage.