Altérité-latéralité. Le côté féminin d'Alberto García Alix
Résumé
En 2013, le photographe Alberto García Alix (León, Espagne, 1955) réalise une exposition rétrospective intitulée Autorretrato, une galerie intime privilégiant les espaces urbains, qui couvre en 177 clichés trente années de métier.
Car entre 1976 et 2012, Alix se présente inlassablement dans une succession d’autoportraits. Vus dans leur ensemble, ils s’offrent à l’observation comme un véritable journal visuel.
La présence régulière du « côté » dans les légendes des pièces exposées, est significative. Elle nous dit en premier lieu la présence d’un corps latéralisé. Ce « côté » évoque aussi les flancs de l’homme et sa position dans l’espace à la fois fonctionnelle et abstraite. Il préside même à la définition du médium photographique, car pour l’auteur, la photographie n’est que « el otro lado de la vida. De donde no se vuelve ».
Mais plus loin, ce corps, limité par ses « côtés », et donc un territoire en soi, nous est montré comme le terrain de culture des identités imposées, la révélation des fausses symétries. La direction autant que la posture physique sont fortement engagées dans la monstration d’une organisation symbolique préexistante, d’une organisation latéralisée profondément discriminatoire. C’est là qu’apparaît ce « côté féminin ».