La dame de fer dans l’œuvre de Bernard Ferreira
Abstract
Margaret Thatcher jouit incontestablement dans les représentations françaises d'une image de grande fermeté, renforcée par le qualificatif de "dame de fer", dont elle fut affublée dès 1976 par un quotidien soviétique, alors même qu'elle n'occupait pas encore le poste de Premier ministre. Chacun se souvient de la chanson que cette personnalité inspira à Renaud, chanson d'une extrême virulence qui fut relayée par tous les médias.
En analysant les documents graphiques sur les événements d'avril/mai 1982, lorsqu'éclate la crise des Malouines et que se repose avec force la question de la contribution britannique à l'Europe, l'historien s'attend donc à découvrir des images d'une rare violence. La représentation de Margaret Thatcher lors de ces crises s'avère toutefois dans l’œuvre du dessinateur phare de l'époque du Républicain Lorrain fort nuancée : Bernard Ferreira ne donne jamais dans une anglophobie primaire et cherche davantage à décrire des situations qu'à dénoncer avec force un ou une coupable. Cette relative modération surprend, surtout lorsqu'on compare sa vision de la dame de fer avec celle de Plantu par exemple, et demande à être explicitée.