Construire la certitude dans le discours scientifique
Abstract
La Renaissance est marquée par un grand mouvement de rationalisation du savoir. La science sert de référence à l'art, qui par sa mathématisation, tente de s'approcher le plus possible de la certitude absolue dont elle fournit le modèle. Les sciences intermédiaires, disciplines d'application de la mathématique, telles que la mécanique, l'optique, l'abaque, se développent, permettant de nombrer le réel, parallèlement aux instruments de précision qui accroissent l'efficacité de la technique. D'autres disciplines, telles que le droit ou l'histoire, cherchent de même à élaborer les principes et la méthode de leur certitude propre. Il est toutefois des domaines, tels que la foi ou l'acte moral, où la certitude ne s'étalonne pas sur la vérité de la science, mais trouve en son cœur l'incertitude fondatrice de l'expérience humaine. En tentant, dans la recherche du bien et du mal, du beau et du laid, de conjurer la relativité et la précarité de la vie, l'intelligence humaine ne saurait faire l'économie du doute qui la distingue de la machine et fonde sa grandeur. C'est à cette tension jamais résolue, mise en évidence par l'humanisme de la Renaissance, que cet ensemble de contributions se propose de réfléchir.