Magical Realism, Spiritual Realism, and Ecological Awareness in Linda Hogan's People of the Whale
Résumé
Les peuples indigènes d’Amérique sont réputés entretenir un dialogue avec le monde naturel, qu’ils ne conçoivent pas comme un lieu distinct inanimé, mais comme un parent proche, la Terre Mère, dont les habitants sont tous des partenaires de vie. Souvent, cette relation est vue comme une relation de respect et de réciprocité. Pourtant, la tradition est parfois violée. Le roman de Linda Hogan, People of the Whale, paru en 2008, a pour motifs l’aliénation culturelle d’une communauté indigène, les A’atsika, le mépris de certains de ses membres pour la Mer nourricière, et la façon dont la Nature répond à ces transgressions. Lorsque l’équilibre écologique garanti par la tradition est rompu, la nature a sa manière bien à elle de riposter : tsunami, incendie, éruption volcaniques, ou encore, comme c’est le cas ici, sécheresse. Le terme de réalisme magique est-il le plus approprié pour décrire le roman de Hogan ? C’est la première question à laquelle cette étude entend répondre. On verra ensuite que le réalisme insolite de Hogan est fort habile à questionner les oppositions habituelles (l’homme/la nature), et à souligner les déséquilibres socio-anthropologiques (homme/femme), historico-politiques (Euro-américains/ peuples indigènes) et écologiques (pêche à la baleine traditionnelle/carnage). Finalement, on verra qu’en déplaçant les polarités traditionnelles, le réalisme très particulier de Hogan est à même de restituer à la nature son caractère agissant et parlant, nature dont le statut d’être vivant est ontologiquement réaffirmé. Il permet aussi au lecteur d’aller vers une attitude plus empathique, consciente et responsable face à ce vivant naturel.