Plasticité mémorielle et identité supranationale dans les romans d'Earl Lovelace
Résumé
Pour saisir la société antillaise actuelle il faut saisir les traces du passé anté-colonial et les conjuguer aux empreintes hélas tenaces de l’esclavage et de la colonisation. Dans le contexte de l’esclavage, les peuples ont été arrachés à leur continent et à leur organisation sociétale, cultuelle et culturelle, dans le souci de créer un être dépourvu de traces mémorielles, à la limite de l’humanité. Pourtant, l’esclave est empreint de multiples traces. Dans l’oeuvre d’Earl Lovelace, écrivain contemporain trinidadien, les protagonistes retracent la présence de l’Afrique en terre caribéenne. La réhabilitation de la trace africaine, thème récurrent dans l’oeuvre lovelacienne, se heurte néanmoins au concept d’une nation plurielle. En effet, considérer l’Afrique comme l’unique trace ontologique fait courir le risque d’un nationalisme exacerbé et excluant. Cet article propose de démontrer que, dans la fiction d’Earl Lovelace, la trace, bien qu’expression de filiation, peut contourner l’exclusivité et se faire ouverture.
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