"The one thing he never got right / was the voice" ou l'insécurité de la voix dans "The World's Wife" de Carol Ann Duffy
Résumé
Myriam Bellehigue montre comment, de façon très liée à sa propre biographie, la poétesse Carol Ann Duffy donne la parole à des femmes qui semblent d’abord conquérir une voix propre en racontant l’envers d’une fable masculine connue (Madame Tirésias, Madame Lazare, Madame Ésope, etc.) mais qui se révèlent en fait prises au piège de l’intertextualité. N’existant pas vraiment, leur voix pure connaît « l’affaiblissement et la épossession de soi », le drame de la féminité ou plutôt du statut d’épouse. À travers ces personnages se dessine plus largement le drame de la créativité littéraire, de la voix qui n’existe que prise dans la toile d’araignée des intertextes menaçant de la dissoudre, à quoi la voix lyrique romantique échappe en s’incarnant dans une réalité empirique, un « je » d’état civil, mais pas les voix de Duffy, hantées par leur insuffisance, malgré leur énergie.
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