An overview of rebreather trimix diving practices in France and self-reported accidentology
Évaluation des pratiques en plongée trimix recycleur en France et accidentologie déclarée
Résumé
Objectives: The democratization of deep technical diving beyond 50 meters was enabled by the development of rebreather and the use of helium-based breathing mixtures. Dives planification remains a widely debated topic in technical diving community. In addition, accident pattern could differ from what is classically observed in recreational scuba diving and must be largely under-reported. The aim of this investigation was to describe practices and accidentology in mixed-gas rebreather diving.
Methods: An anonymous survey was conducted on social networks in destination to French residents certified trimix rebreather divers. Demographic data, planification habits and occurrence of post-dive abnormal symptoms were sought. Actions taken regarding onset of symptoms were also investigated.
Results: In total, 194 questionnaires were analysed. Most of respondents were male (96.4%), mostly aged over 46 years with a high level of certification and for recreational purpose. The dive plans varied depending on the dive profiles with a very high inter-individual variability. Gas density at depth frequently exceeded the recommendations. Among the respondents, 9.8% declared having experienced symptoms suggestive of gas toxicity, mainly linked to nitrogen narcosis. Thirty-four percent reported experiencing evocative symptoms of decompression sickness (DCS) in their trimix dive history for an estimated incidence of 27/10,000 dives and 3.6% described persistent breathing difficulties, which could suggest immersion pulmonary oedema. In case of DCS evocative symptoms, only 42% received normobaric oxygen, 35% sought medical advice and 29% got hyperbaric oxygen therapy. Three reported having long-term residual symptoms.
Conclusion: The diversity of practices highlights the lack of strong scientific data supporting them. The accident rate in mixed-gas diving could be higher than in recreational diving, though mostly with mild severity. Treatment seems to be remained neglected despite the high level of knowledge of divers. However, the prognosis seems most often favourable. It appears essential to continue research into decompression and physiological effects of these dives. Awareness and education efforts in diving first aid must be continued among this exposed community.
Objectifs: Le développement des recycleurs, associé à l’utilisation de mélanges respiratoires à base d’hélium, a permis la démocratisation de la plongée « Tek » profonde au-delà de 50 mètres. La planification de ces plongées reste un sujet largement débattu dans la communauté. De plus, l’accidentologie pourrait différer de ce qui est classiquement observé en plongée loisir à l’air et être largement sous déclarée. L’objectif de cette étude était de faire un état des lieux des pratiques et de l’accidentologie en plongée trimix recycleur.
Méthodes: Un questionnaire anonyme a été diffusé sur les réseaux sociaux à destination des plongeurs certifiés trimix recycleur résidants en France. Les données démographiques, de planification et les symptômes anormaux au décours des plongées étaient recherchées. Il s’intéressait également au comportement des plongeurs en cas de symptômes.
Résultats: Au total, 194 questionnaires ont été analysés. La population était principalement masculine (96,4 %), majoritairement âgée de plus de 46 ans avec un haut niveau de certification et plongeant dans un cadre récréatif. La planification différait selon les profils de plongée visés avec une très grande variabilité inter-individuelle. La densité des gaz en profondeur dépassait fréquemment les recommandations. Parmi les répondants, 9,8 % déclaraient avoir expérimenté des symptômes évocateurs de toxicité des gaz, principalement liée à de la narcose à l’azote. Trente-quatre pourcents ont présenté des signes évocateurs d’accident de décompression (ADD) au cours de leur pratique pour une incidence estimée à 27/10 000 plongées et 3,6 % décrivaient des difficultés respiratoires persistantes pouvant évoquer un œdème pulmonaire d’immersion. En cas d’ADD seulement 42 % recevaient de l’oxygène normobare, 35 % recherchaient un avis médical et 29 % de l’oxygénothérapie hyperbare. Trois avaient déclaré conserver des séquelles.
Conclusion: La variabilité des pratiques souligne le manque de données scientifiques fortes soutenant celles-ci. L’accidentologie en plongée trimix pourrait être supérieure à la plongée loisir mais avec des tableaux le plus souvent peu sévères. Les prises en charge restent trop souvent négligées malgré le haut niveau de connaissances des plongeurs. Le pronostic semble toutefois le plus souvent favorable. Il apparaît essentiel de poursuivre les recherches sur la décompression et les effets physiologiques de ces plongées particulières. Enfin, les efforts de sensibilisation et d’éducation aux premiers soins en plongée doivent être poursuivis auprès de cette communauté exposée.