Introduction
Abstract
Les deux référendums sur l’indépendance écossaise et le maintien britannique dans l’Union européenne, respectivement en septembre 2014 et en juin 2016, suivis du référendum d’autodétermination de la Catalogne en octobre 2017 et des remous qu’il a provoqués, ont rappelé à l’opinion publique européenne la vigueur d’une affirmation nationale dont on croyait avoir connu les derniers soubresauts en Europe dans les années 1990. À cette époque, l’idée était largement répandue que la mondialisation façonnerait inéluctablement un monde économique et culture unique dans lequel les nations seraient obsolètes. On voulait croire au « village global » et les drames qui se déroulaient en Yougoslavie n’étaient que l’expression d’une barbarie d’un autre temps. Or, depuis la chute du mur de Berlin, on assiste en Europe à un renforcement des identités nationales, doublé d’une prolifération étatique inédite sur le continent, et apparemment contraire à la construction européenne. En effet, l’autodétermination redécouverte après l’effondrement du bloc soviétique a stimulé, et continue de stimuler, des entités nationales qui se veulent culturellement et ethniquement homogènes, ce qui postule « une forme de fédéralisation de l’Europe sur une base ethnique qui est exactement inverse de celle que le fédéralisme démocrate européen s’attache à construire depuis 1957 ». De fait, la renaissance des nationalismes est perçue comme paradoxale par les tenants d’une Europe postnationale, où le postnational paraît s’accomplir par le nationalisme régional […].
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