Kou le corbeau de Tanguy Malmanche (1875-1953) ou la peste autre qu’elle paraît
Abstract
Tanguy Malmanche (1875-1953) fait paraître son récit Kou le corbeau en 1937 dans la revue Les œuvres libres de Fayard, qui publie des inédits en grande partie liés à l’étrange et au fantastique. L’auteur y traite d’une épidémie de peste à Landerneau au Moyen Âge, mais les choix d’écriture, notamment celui qui consiste à focaliser le récit sur un « corbeau », autrement dit un fossoyeur de pestiférés, libéré de toute attache sentimentale et voué à ses propres instincts, permettent à l’auteur de provoquer des effets d’écarts par rapport au réel, typiques d’une approche symboliste que l’on retrouve par ailleurs dans son théâtre. Il propose ainsi au lecteur une autre expérience de la maladie et de la mort massive, en passant par un humour qui serait tout à fait noir si ses connotations grotesques, voire burlesques, exprimées dans une langue poétique ne le préservaient du cynisme.