De l’étudiant à l’érudit : lectures et formation du jeune La Villemarqué
Abstract
Les archives de Théodore Hersart de La Villemarqué, récemment acquises par les Archives départementales du Finistère et numérisées en partenariat avec le CRBC (Université de Bretagne Occidentale) sont désormais accessibles aux chercheurs et permettent de mieux comprendre la place de la littérature médiévale dans les travaux de l’auteur du Barzaz-Breiz, essentiellement connu pour cette œuvre, mais qui n’a eu de cesse, toute sa vie, de s’intéresser aux textes et manuscrits médiévaux comme en témoignent certaines publications (Les Contes populaires des anciens Bretons en 1842 ou Les Romans de la Table Ronde en 1860), mais aussi et surtout, quantité de documents conservés dans les archives. Celles-ci contiennent notamment un cahier de notes d’étudiant de près de 200 pages, daté des années 1834-35, qui contient a priori les premières notes, réflexions et transcriptions établies par l’auteur sur les lais bretons et certains romans arthuriens, à partir des manuscrits des bibliothèques parisiennes et d’ouvrages, comme ceux de l’abbé de La Rue, qui ont déterminé la manière dont La Villemarqué a abordé ces sources. A partir de l’étude de ce cahier, on peut tenter de reconstruire le parcours du jeune étudiant, de comprendre la manière dont il travaille et dont il considère la littérature médiévale, en particulier celle de la matière de Bretagne. La comparaison avec d’autres documents d’archives importants, rédigés entre 1837 et 1839, permet aussi d’observer la progression de sa pensée et d’analyser plus finement les compétences de l’auteur dans le domaine de la langue médiévale, par la comparaison, notamment, des transcriptions de manuscrits que contiennent ces écrits sur lesquels se fonderont, plus tard, ses ouvrages publiés. C’est ainsi à la genèse des travaux de La Villemarqué dans le domaine de la littérature et des manuscrits du Moyen Âge que nous convient ses archives, à ce jour largement inexploitées.