Résumé : Dans l’avant-propos aux Légendes rustiques qu’elle fait paraître en 1858 chez A. Morel à Paris, George Sand avoue qu’elles « n’ont pas la grande poésie des chants bretons, où le génie et la foi de la vieille Gaule ont laissé des empreintes plus nettes que partout ailleurs. » Ce qui apparaît presque comme une excuse auprès des lecteurs de l’ouvrage, figure quelques lignes seulement après des réflexions intéressantes sur l’élaboration, la diversité et la variation de ce qu’elle nomme « la littérature orale », une expression dont on voit souvent là, à tort, la première occurrence. Peut-être est-ce une conséquence du choc que semblent bien avoir produit la découverte et la lecture, quelques années plus tôt, du Barzaz-Breiz de La Villemarqué : « c’est à vous que je dois une des plus grandes jouissances littéraires que j’aie éprouvées dans ma vie », écrira-t-elle à ce dernier en 1852 !