On the edge of the ego. 1824 in Kerliver by Aline de Quelen
Aux lisières du moi. 1824 à Kerliver par Aline de Quelen
Abstract
Remarques sur tous les jours de l’année 1824. Sobre, le titre du « journal intime » que composa Aline de Quelen à dix-huit ans renvoie concrètement à ce que l’on y trouve : la relation jour après jour d’une existence dont la mise en écrit commence par une remarque sur le temps qu’il fait. Écoulement des jours et météosensibilité : une année dans la vie d’une jeune aristocrate dont la famille, exilée pendant la Révolution, s’est réinstallée dans le château de Kerliver, à quelques encablures du fond de la rade de Brest. Archive « sensible » découverte dans le manoir d’un de ses héritiers, l’intérêt de ce texte manuscrit de 89 pages n’est pas de nature documentaire. Componction et « désentimentalisation » opèrent en effet pour le lecteur au fil des maigres paragraphes comme autant de mises à distance d’une écriture autobiographique qui rechigne aux épanchements du « moi romantique ». Et pourtant, ce texte nous intéresse aussi pour les quelques écarts à la norme que s’autorisa la confessée, pour son obsession météorologique, pour les nervures d’une vie simple sous la Restauration qui permet d’envisager nos contemporanéités incertaines.