Appréhender sa mort en se séparant de la toute-puissance. Apports freudiens
Abstract
It is not obvious to recognize that we are mortal. Actually, our death is opposed to our wishes of all strength. Generally, something, which is opposed to our all strength, offends the narcissism or wounds it. It can even produce trauma. Nevertheless, in life, different realities (discovery of the object, of the otherness of sexes. . .) confront the limitation of our all strength and to the separation of it, which is underlained. It’s the ego, the conscious, which is able to acknowledge and work out our own death. In unconscious, self-death could not be represented. Because it works in primary process, the unconscious behaves as if it’s immortal. In this way, Freud thinks death anxiety is an anxiety of psychic death, which appears because the super-ego leaves the ego. A collapse of the super-ego, in its functions of all protection, would produce a death of the ego. Renouncing our own all strength, by separating the grandiose figures of the super-ego, would bring more flexible defences. In conclusion, we consider some practical consequences of these theoretical points in the accompaniment of patients who are critically ill.
Se reconnaître mortel ne va pas de soi. En effet, la mort propre s’oppose à nos vœux de toute-puissance. De manière générale, ce qui s’oppose à la toute-puissance est source de vexation ou de blessure narcissique, voire de trauma. Pourtant, au cours d’une vie, différentes réalités (découverte de l’objet, de l’altérité des sexes. . .) confrontent à la limitation de sa puis- sance et à l’élaboration de la séparation qu’elle sous-tend. La reconnaissance et l’élaboration de la mort propre se situeraient au niveau du conscient, du Je. Dans l’inconscient, la mort propre serait irreprésentable. Fonctionnant en processus primaire, l’inconscient se conduirait comme s’il était immortel. Dans cet ordre d’idée, Freud con ̧coit l’angoisse de mort comme une angoisse de mort psychique causée par un abandon du Je par le sur-Je. Plus précisément, un effondrement du sur-Je, en tant que figure toute protectrice, provoquerait une mort du Je. Se défaire de la toute-puissance en passant par la séparation des figures grandioses du sur-Je et par son élaboration permettrait des défenses plus souples. En conclusion, à partir de ce développement théorique, nous envisageons quelques conséquences pratiques concernant l’accompagnement des patients atteints d’une maladie grave.