Le syndicalisme de transport et l'Europe à travers l'analyse du discours
Abstract
Le traité de Maastricht constitue une référence dans la mise en place des mesures lancées dès le début des années 1980 dans le secteur des transports. En France, les syndicats de ce secteur s’emparent des inquiétudes qui découlent de l’application de ces nouvelles directives à leur secteur d’activité. L'objet de cet article est celui de mettre en évidence la représentation de l’Europe avant, pendant et après la signature du traité de Maastricht proposée dans le secteur du transport ferroviaire par les deux centrales syndicales françaises les plus importantes du point de vue du nombre d'adhérents -à savoir Confédération Générale du Travail (CGT) et Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT)- ainsi que les inquiétudes que cette nouvelle réalité éveille. Elles sont tout particulièrement importantes dans le cas du transport ferroviaire parce que ce dernier présente cette particularité en France d’être un secteur fortement nationalisé allant à l’encontre de l’inéluctable volonté européenne.
Dans le cadre de ce travail, nous mettons en évidence un ensemble de représentations de l'Europe proposées par la FGTE et la CGT-Cheminots dans leurs publications, ainsi que les rapports qu'elles entretiennent dans certains cas, aussi bien dans l'axe synchronique que diachronique, en raison des faits historiques et de la vie ds deux syndicats qui marquent la période analysée.
Pour mener à terme cette tâche, nous avons réalisé une analyse sémantico-discursive sur les actes des congrès et les périodiques de la FGTE et de la CGT-Cheminots de 1985 à 1995. Ces bornes temporelles se justifient par notre intention d'appréhender la représentation de l'Europe de ces fédérations avant, pendant et après Maastricht.