Vers 1050, le comte de Cornouaille, Alain Canhiart, connaît une guérison miraculeuse et concède le lieu où elle est survenue, sa « villa d’Anaurot » aux moines de Redon afin qu’ils y établissent un monastère. Cette cession donne naissance à l’abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, à l’emplacement d’une ancienne résidence comtale. Le site d’implantation est des plus classiques en Bretagne : un fond d’estuaire où une voie antique franchit un fleuve à l’emplacement d’un gué ou d’un pont, non loin d’un « port », simple échouage pour des navires de faible tonnage. Ceux-ci sont fréquemment sous le contrôle d’un château implanté sur une butte, un promontoire ou encore baigné par les eaux. Le cas de Quimperlé est un peu problématique : on ne peut la classer au sein des « agglomérations castrales », nées « à l’ombre d’un château » et on hésite encore sur le lieu d’implantation et même sur l’existence d’un château. Cette communication a pour objet d’actualiser les différentes hypothèses relatives à l’existence d’un château, pourtant bien attesté au début du XIIIe siècle, et de le replacer dans le contexte de l’époque, entre l’émergence de la maison comtale de Cornouaille et l’affirmation des ducs de la maison des Dreux. On s’interrogera également sur la disparition de cette forteresse dès le Moyen Âge.