Le CREPS de Dinard, un lieu de pouvoir ?
Abstract
FORMEEPS est un projet de recherche soutenu par la Maison de Sciences de l’Homme de Bretagne (MSHB) en 2016 et 2017. Dans le cadre de ce projet, nous abordons l’histoire des différentes formations des professeurs d’éducation physique et sportive (EPS) qui ont été mises en œuvre dans différentes villes françaises entre 1945 et 1975. Ces lieux de formation ont leur propre histoire. Aussi, par-delà les dates figées du projet, ils ont souvent un héritage qui les justifie et les légitime dans leur espace d’expression. Si les personnes font la force de ces structures, le nom ou le renom d’un Centre Régional d’Education Physique et Sportif (CREPS) dépend de son positionnement. Au sens de Bourdieu, le CREPS est une institution, une « histoire faite chose » et cette histoire se déroule dans un espace donné. Aussi, le CREPS de Dinard fait de façon évidente partie de l’histoire de l’EPS et de la formation de ses enseignants. Il est, de facto, un « lieu de mémoire » (Pierre Nora, 1992) à proprement parler. Il constitue alors un lieu à étudier pour remettre dans le fil des formations la part qui lui revient et repositionner du même coup les autres centres de formation. A travers les archives départementales d’Ille-et-Vilaine, les archives du CREPS, mais aussi des sources afférentes à la logique de création de l’IREPS de Rennes ou des entretiens, nous tenterons de montrer comment ce lieu de formation de renom s’est progressivement construit un espace conçu, au sens d’Alain Berthoz, de référence. Il impose alors une certaine vision et une certaine spatialisation de la formation des enseignants d’EPS du grand Ouest. Le pouvoir d’influence du CREPS de Dinard tient alors autant à son occupation d’un espace vaste et disponible vers lequel diffuser ses conceptions qu’à la force de proposition de ces conceptions en question.