Célestin Lainé et le breton : la langue pour le combat
Abstract
Célestin Lainé et le breton : l’association ne coule pas de source pour qui connaît un peu le personnage. De ce militant nationaliste breton on sait surtout qu’il fit en 1932 exploser à Rennes le monument symbolisant le rattachement de la Bretagne à la France ; et qu’il leva dès avant la Seconde Guerre mondiale une petite armée bretonne, plus tard baptisée « Bezen Perrot », après la mort de l’abbé du même nom en 1943. Cette armée participa activement aux côtés des troupes allemandes à plusieurs opérations meurtrières contre la Résistance, ce qui valut à Lainé ainsi qu’à certains de ses hommes d’être condamnés à mort par contumace pour intelligence avec l’ennemi en 1946. Dans la précipitation de l’action, la fureur des explosions, des coups de feu et des cris, on entend mal le breton s’exprimer, si ce n’est – l’anecdote a été maintes fois rebattue – à l’étonnement des Résistants et populations civiles bretonnes entendant ceux qu’ils prenaient à leur uniforme pour des « soldats allemands » parler le breton entre eux.