Entre sous-représentation et sur-investissement. Les femmes dans la littérature de langue bretonne
Abstract
La place des femmes dans l’espace littéraire de langue bretonne est analysée dans cet article, non de manière exhaustive, mais dans toute son étendue temporelle (du XIVe siècle à nos jours) et sociale (en terme de champ). Interroger la place des femmes dans la littérature suscite quelques idées préconçues : d’une part, les femmes seraient dominées dans le champ et seraient confinées à des genres spécifiques (livre de cuisine, jeunesse, épistolaire, sentimental), et d’autre part, les textes majoritairement écrits par des hommes produiraient des images de femmes objets de désir. Cette même question, soulevée cette fois dans le cadre de la littérature de langue bretonne, tend à faire naître d’autres images : on s’attendrait à ce que soit traitée et illustrée la question du matriarcat, qu’apparaissent des portraits de femmes porteuses de la tradition et que soient convoquées les grandes figures mythiques bretonnes ou celtiques comme Dahut, Boudica, Iseult, Viviane etc. Le corpus étudié confirmera-t-il ou remettra-t-il en question ces cinq clichés ?