Intelligibilité monaurale vs binaurale de sons de parole dans du bruit, en fonction de leur azimut
Résumé
La perception de la parole dans le bruit est facilitée par l’existence de deux oreilles : d’une part le système auditif exploite prioritairement l’information de l’oreille dans laquelle le rapport signal/bruit est le meilleur (effet “meilleure oreille”), d’autre part les indices interauraux, notamment l’ITD, participent à l’analyse de scène auditive, et améliorent ainsi la séparation des sources concurrentes. Lorsque l’information d’une seule oreille est disponible (normo-entendant avec une oreille bouchée ou malentendant atteint d’une cophose unilatérale), seuls les indices monauraux sont disponibles. L’objectif de cette étude était d’observer dans quelle mesure l’intelligibilité d’un locuteur (connu ou non de l’auditeur, et situé à différents azimuts) dans le bruit était dégradée lorsqu’un auditeur normo-entendant était privé d’une de ses oreilles. La connaissance du locuteur, particulièrement utile pour l’exploitation des indices spectraux monauraux, n’a pas montré d’influence sur la dégradation des performances d’intelligibilité lors du passage “2 oreilles - 1 oreille”. Cela laisse penser que l’exploitation des indices monauraux est assez mineure pour la compréhension de la parole dans le bruit.