Branches de mai et rameaux bénits en Bretagne un doublon calendaire
Abstract
Les cérémonies qui rythmaient l’année agricole et religieuse ont connu au cours des dernières décennies de sérieuses mutations : nombre de pratiques ont disparu ou ne se sont conservées qu’en trouvant une fonction et un sens nouveau. Si certaines, à l’exemple de la bénédiction des branches du dimanche des Rameaux, ont perduré, bénéficiant de leur lien étroit avec le calendrier liturgique, beaucoup d’autres ont totalement disparu. Il est donc d’autant plus surprenant de constater que, même si elle est en déclin depuis les années 1980, la pose de branches dans la nuit du 30 avril au premier mai est toujours bien présente dans une large partie du pays vannetais, sans avoir bénéficié du soutien, voire de la récupération de l’Eglise. La distribution et la fonction des branches du dimanche des Rameaux et de celles du premier mai, ne seraient-elles pas, contrairement à l’avis tranché de Van Gennep, un doublon ou du moins un redoublement calendaire ? Les résultats des enquêtes sur les pratiques populaires en Basse-Bretagne semblent bien étayer cette hypothèse.