La poésie engagée-enragée des écrivains de l’UDB (1967-1974)
Résumé
Au moment où, en littérature française, les auteurs du Nouveau Roman, Alain Robbe-Grillet en tête, promeuvent un art détaché des contingences historiques ou politiques et revendiquent sa gratuité, d’autres auteurs attribuent à la littérature bretonne une fonction radicalement différente : les écrivains doivent s’engager et la littérature doit être un moyen au service d’une cause. Ainsi, en breton ou en français, des poètes adhérents de l’Union démocratique bretonne contribuent-ils à défendre et expliquer les prises de positions du parti dans les années 1970. En dehors du champ politique et en adoptant une rhétorique spécifique, Paol Keineg (Le poème du pays qui a faim, 1967), Erwan Evenou (‘Benn goulou deiz, 1972) ou encore Yann-Bêr Piriou (Ar mallozhioù ruz, 1974), par exemple, font le choix d’exprimer leur engagement par la poésie. La présentation de ces poètes engagés comme un réseau et l’analyse de leur position dans l’espace littéraire breton, suivi d’une étude de leurs productions, permet de questionner l’articulation et la porosité entre espace littéraire breton et milieu politique de l’époque.