Les femmes dans les migrations
Résumé
Les modèles migratoires précédents font venir prioritairement les hommes, même si les femmes suivent ensuite. Alors que le travail industriel est désormais délocalisé, de même qu'une partie des services, le travail de soin, que ce soit aux enfants, aux hommes ou aux personnes âgées, ne peut pas l'être, ce qui donne une place centrale aux femmes dans les migrations. Le travail de care (soin aux autres) implique de la patience et du dévouement, presque de l'amour, or ces qualités font l'objet d'une construction tout autant sexualisée que racialisée, comme le montre l'exemple philippin. Des études ont été faites sur l'impact de la migration sur la place des femmes au sein de la sphère domestique. Elles sont parfois présentées comme un groupe novateur qui s'appuie sur les valeurs égalitaires de la société d'accueil pour transformer leur propre situation alors que les hommes cherchent parfois à renforcer leur domination dans l'enceinte familiale, pour compenser une dévalorisation professionnelle et sociale et pour restaurer leur image aux yeux de leurs compatriotes. Les débats en cours autour du voile et de l'excision tendent au contraire à faire de la femme étrangère l'Autre soumis et infériorisé qui soulignerait la libération des femmes occidentales. Des généralisations conduisent parfois à présenter les sociétés d'accueil comme plus égalitaires que les sociétés de départ, ce qui n'est pas toujours le cas. Les politiques migratoires et les lois interviennent parfois négativement dans les négociations conjugales. Ainsi, l'allongement généralisé de la durée d'obtention du titre de séjour accroît la dépendance envers le conjoint, quel que soit son sexe. Néanmoins, dans les rapports des sexes actuels la violence touche plus les femmes.