Dans le roman en prose de Perlesvaus, le Haut Livre du Graal, la mort fait l'objet de multiples représentations qui touchent à des domaines variés : le merveilleux, le fantastique, le paganisme et le christianisme. De la violence barbare à l'extase contemplative, du mythe de l'immortalité à celui du Graal, la mort fait l'objet d'un traitement à la fois allégorique, symbolique et didactique. La diversité de ses apparitions et des interprétations possibles souligne par ailleurs la tension inhérente à ce roman arthurien où l'unification théorique et didactique du sens se heurte d'un côté à l'effet persistant du mythe et, de l'autre, au monde ouvert et merveilleux de la fiction. S'interroger sur les manifestations et la symbolique de la mort dans Perlesvaus permet donc d'engager une réflexion sur ce genre romanesque dans la première moitié du XIIIe siècle.