La pratique de la médecine du travail entre reconnaissance et indifférence - Université de Bretagne Occidentale
Article Dans Une Revue Archives des Maladies Professionnelles et de L'Environnement Année : 2008

La pratique de la médecine du travail entre reconnaissance et indifférence

Résumé

The practice of occupational medicine between recognition and indifference. Purpose of study : The object of the article is to demonstrate and describe the point of view of occupational physicians on the exercise of their profession. While, according to their experience, the practice of occupational medicine is recognized as important, in some areas its legitimacy seems not to be accepted. Method : The article is based on a secondary exploitation of the results of a broader investigation into the question of the participation and the health of employees, more specially on the basis of a survey (N =92) and the exploitation of interviews conducted with occupational physicians. Discussion : The results show that occupational doctors distinguish between on the one hand, the "legitimate and recognized" part of their work and on the other hand, the invisible and less recognized part of their work. It seems that the actions in the ergonomic and technical fields are seldom disputed; on the other hand, interventions or opinions given concerning the organization of work or human resources are considered non acceptable. In other words, the recognition of their expertise runs up against the definition which the employers give to their sphere of activity. Conclusion : The occupational physicians have understood for a very long time that the organization of work is not confined to its physical dimensions and that social relationships have an impact on health. The efficacy of a preventive action collides, here, with an ideological rather than medical limit of the notion of professional territory. Hence, some uneasiness among company physicians.
Objectif : L'objet de l'article est de montrer et de décrire le point de vue des médecins du travail sur l'exercice de leur profession. Si, selon leur expérience, la pratique de la médecine du travail est reconnue comme un élément important, elle se heurte à des domaines où sa légitimité ne semble pas acquise. Méthode : L'article se fonde sur une exploitation secondaire des résultats d'une enquête plus large sur la question de la participation et la santé des salariés, plus spécialement sur la base d'un sondage (N =92) et l'exploitation des entretiens effectués auprès des médecins du travail. Discussion : Les résultats montrent que les médecins du travail marquent la différence entre la partie " légitime et reconnue " de leur intervention, d'une part, et la partie invisible et moins reconnue de leur intervention, d'autre part. Il apparaît que leurs interventions dans le domaine ergonomique et technique ne sont que rarement contestées, tandis que leurs avis sur l'organisation du travail ne sont guère acceptés quand ils ne sont pas considérés irrecevables. Autrement dit, la reconnaissance de leur expertise se heurte à la définition que les employeurs donnent de leur champ d'action. Conclusion : Les médecins du travail ont compris depuis fort longtemps que l'organisation du travail ne se limite pas à ses dimensions matérielles et que les relations sociales ont des répercussions sur la santé. L'efficacité d'une action de prévention se heurte, ici, à une limite plus idéologique que médicale de la notion de territoire professionnel. D'où un malaise chez certains médecins.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-00660347 , version 1 (16-01-2012)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00660347 , version 1

Citer

Patrick Guiol, Jorge Muñoz. La pratique de la médecine du travail entre reconnaissance et indifférence. Archives des Maladies Professionnelles et de L'Environnement, 2008, 69 (3), pp.438-447. ⟨hal-00660347⟩
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