Lire l'enquête d'Edgar Morin en 2000, en "étrangère"
Abstract
Je découvre l'enquête d'Edgar Morin, en 2000, alors que, préparant ma thèse de doctorat, je suis recrutée comme ATER à l'Université de Bretagne Occidentale. Mon âge, mes attaches géographiques, familiales, sociales ne me préparent en rien à pouvoir mobiliser dans cette lecture une mémoire de reviviscence (A. Muxel), faisant écho à des expériences vécues directement ou indirectement et racontées par des proches. C'est en " étrangère ", que je prends connaissance de cet ouvrage. Je m'y plonge avec une curiosité et une envie de comprendre ce qu'a pu être l'enfance des parents des étudiants auxquels j'enseigne, et de construire probablement un peu d'ancrage territorial, en trouvant mes marques localement. La séduction est immédiate. A travers cette expérience subjective, c'est-à-dire socialement construite, de lectrice de l'enquête d'E. Morin, j'aimerai donc contribuer modestement à une sociologie de la lecture et de la réception des oeuvres. Ce faisant, j'explorerai quelques unes des caractéristiques de l'ouvrage qui, même si elles peuvent être discutées, le protège de l'usure du temps.