Les "minorités nationales" : vers un retour du refoulé ?
Abstract
À la veille des jeux olympiques de Pékin, les déboires de la flamme olympique dans les pays occidentaux -- tout particulièrement en France -- furent l'occasion d'évoquer un exemple de minorité nationale généralement reconnu en occident : le Tibet. Peu après, CNN et plusieurs médias internationaux diffusèrent des images de démonstrations chinoises d'hostilité à la France au cours desquelles des manifestants espiègles brandirent des banderoles " Free Corsica ! ", mettant ainsi la Corse dans le même sac que le Tibet... Toutefois, en quoi consiste ce " sac " ? Existe-t-il un consensus sur la définition du concept de " minorité nationale " ? Pas davantage que pour la plupart des concepts de sciences sociales. Nous examinerons donc, en premier lieu, les différents usages du concept, avant d'évoquer la façon dont son emploi a régressé en France ; nous pourrons alors étudier ses qualités et envisager son éventuel retour en grâce auprès de la communauté scientifique.