Les Bretons de la Pucelle.
Abstract
L'annonce de la présence de Jeanne d'Arc à la tête des armées du dauphin Charles a eu de quoi surprendre et choquer les contemporains à cause de l'interdit qu'elle brisait ce faisant : une femme, qui plus est une jeune fille, une roturière, empruntant aux hommes leur attirail militaire et s'exposant à verser le sang en habit masculin ! Certes la promotion de la petite bergère de Domrémy s'inscrit dans tout un contexte ouvert au prophétisme féminin populaire à fortes connotations anti-anglaises - Pierrone qui « était de Bretagne bretonnante » combat dans les mêmes rangs, exactement aux mêmes dates et elle approuve chaudement Jeanne puisque « disait et vrai propos avait que dame Jeanne, qui s'armait avec les Armagnacs, était bonne, et ce qu'elle faisait était bien fait et selon Dieu », à la grande indignation du prétendu Bourgeois de Paris, de sensibilité bourguignonne, qui ne put que se féliciter de son exécution en septembre 1430. Il n'empêche, l'événement de la survenue de Jeanne était en soi traumatisant et interpellait les élites politiques du temps.