La complainte bretonne sur l'arrestation et la mort du marquis de Pontcallec, décapité en 1720 pour avoir organisé une conspiration contre le régent, est l'une des plus emblématiques du répertoire chanté des gwerzioù et a été recueillie à de nombreuses reprises au 19e et 20e siècles. La version la plus connue, publiée en 1845 par Théodore Hersart de La Villemarqué dans le Barzaz-Breiz, a fortement contribué à faire de ce marquis un héros et un martyr de la cause bretonne dans les mouvances militantes. Pourtant, l'analyse des nombreux autres textes et mélodies connus permet de dresser un portrait nettement plus ambivalent de cet homme et révèle une mémoire orale multiforme d'une grande richesse au sujet du marquis de Pontcallec.