La pêche maritime est un secteur socio-économique à la fois « fermé » par ses structures de formation et l'organisation spéciale du marché du travail, et « diversifié » par la nature des activités de production et un espace des modes de recrutement et de mobilité protégé. Cette ambivalence a permit à ce secteur de s'adapter aux évolutions politiques et économiques. Mais si pour entrer dans la profession il faut désormais et obligatoirement un diplôme spécifique, on constate aujourd'hui une moindre attirance pour le métier : soit on n'y entre plus autant qu'avant, soit on le quitte des les premières années d'exercice. Ce qui fait dire aux spécialistes que le poids des traditions et l'individualisme pèsent encore trop lourd dans la balance et qu'il faut moderniser ce secteur notamment en l'ouvrant à d'autres catégories sociales pour fidéliser les jeunes pêcheurs à leur métier. Pourtant, il y a longtemps que la pêche recrute dans d'autres catégories sociales que celles du monde maritime. Nous verrons qu'aujourd'hui, beaucoup de jeunes apprentis pêcheurs savent s'adapter au marché du travail et aux conditions d'entrée dans le métier. En travaillant à l'école de pêche pour obtenir le diplôme tout en partageant au maximum la vie des pêcheurs, en mer ou sur le quai, par souci de socialisation et d'identification, c'est dès l'Ecole maritime et aquacole que les jeunes vont élaborer des stratégies d'apprentissage pour pouvoir faire leur place à l'école de pêche, dans le monde du « bord », dans le monde plus large de la pêche et se projeter dans les interstices de l'économie halieutique contemporaine.