Quand le travail au service du propre interroge le propre du travail .
Abstract
Dans le centre de nombreuses villes, des agents communaux arpentent les rues pour effacer les traces matérielles du sale que représentent papiers, bouteilles, déjections canines, feuilles mortes... Leur action s'exerce dans des environnements physiques et des espaces sociaux où passants, habitants du quartier, supérieurs hiérarchiques, élus, exercent, de façon directe ou indirecte, un rôle de donneurs d'ordre. Ces employés utilisent leurs rapports avec l'espace et le matériel pour analyser, résoudre ou critiquer les situations auxquelles ils sont confrontés. L'étude restituée ici montre comment, dans le cadre de situations singulières, face à des objectifs multiples à caractères paradoxaux ou même contradictoires, des agents interprètent les interactions qu'ils vivent comme des miroirs réfléchissant les regards portés par l'autre sur leur profession, leurs équipes de travail, leur propre personne. Ils y perçoivent une reconnaissance ou non de leur travail, ce qui a une incidence importante sur leurs façons de faire et leur manière d'être.