Pontcallec ou les métamorphoses de la mémoire.
Résumé
Le temps de la Régence de Philippe d'Orléans a plutôt laissé dans l'histoire l'image d'une restructuration gouvernementale, de tentatives financières hasardeuses et le souvenir des moeurs dissolue du régent. La noblesse française semble en avoir bien fini avec le temps des révoltes. Pourtant, le temps de la Régence est aussi en Bretagne celui d'une contestation sourde débouchant, de 1718 à 1720, sur ce qu'on a pris l'habitude d'appeler la conspiration de Pontcallec. Quelques dizaines de nobles s'élevèrent contre la politique fiscale du régent dans la province, en appellent ua roi d'Espagne Philippe V et rêvent de mettre sur pied avec son appui une réelle force militaire pour défendre les "droits et privilèges" de la Bretagne et éventuellement forcer le duc d'Orléans à se retirer. Indice d'un archaïsme nobiliaire breton ou d'un système politique provincial bien spécifique, la conspiration - à la fois prise d'armes nobiliaire, conjuration clandestine et tentative de soulèvement plus large - ne réussit pas à entrainer la masse de la noblesse et encore moins celle du peuple ; elle se termine dans le sang. Le nom de Pontcallec, jeune marquis rebelle est désormais largement diffusé et ancré, des noms des rues rappellent l'événement de 1718-1720 dans bien des communes bretonnes.