Le gibier de l'apocalypse.
Abstract
Who is responsible for the extinction of game in the Corsica hinterland ? The European cereal growers suspected of poisoning thrushes and woodcocks ? The French State sterilizing partridges to eradicate caterpillars ? The “citizens” of Bastia or Ajaccio with their polluting four-wheel drive ? Italian tourists who frighten away the woodpigeons to prevent them from landing on the chesnut groves ? The next town neighbours with their spring battue and counter-battue ? The village youngsters who discharge their rifle into anything ? In the insular imagination carried by the last representatives of traditional hunting, the rarefaction of species is conveyed into a real conspiracy theory. At the origin of the “denaturation” of the island, received as a premonitory sign of a cultural apocalypse, one always find the other one.Keywords : environment, wildlife, cultural apocalypses, hunting, conspiracy theory.
Qui sont les responsables de la diminution du gibier dans l'arrière-pays corse ? Les céréaliers nord-européens, soupçonnés d'empoisonner les grives et les bécasses ? L'État français qui pour éradiquer les chenilles stérilise les perdreaux ? Les « citadins » de Bastia et d'Ajaccio avec leurs 4 × 4 polluantes ? Les touristes italiens qui effarouchent les pigeons ramiers en les empêchant de se poser sur les châtaigneraies ? Les voisins de la commune d'à côté, avec leurs « battues et contre-battues » printanières ? Les jeunes du village qui déchargent leur fusil sur n'importe quoi ? Dans l'imaginaire insulaire, chez les derniers représentants de la chasse « traditionnelle », la raréfaction de certaines espèces se traduit par une véritable théorie du complot. À l'origine de la « dénaturation » de l'île, perçue comme le signe avant-coureur d'une apocalypse culturelle, on trouve toujours l'Autre.