Les deux visages de James Kennaway.
Abstract
James Kennaway (1928-1968) fait partie de ces écrivains écossais écartelés entre deux cultures. Né dans un village du Perthshire, il ne tardera pas à prendre la grande route qui le mènera au succès, à l'université d'Oxford d'abord, puis à Londres dans les milieux littéraires. A l'image de bien d'autres écrivains écossais (Edwin Muir, Eric Linklater, David Lindsay, John Buchan), son œuvre, interrompue brutalement en 1968, hésite entre la fidélité aux origines et l'adhésion à un modèle anglais jugé plus ouvert, plus moderne. Présente dans les œuvres de début de carrière (Tunes of Glory, Household Ghosts) l'Ecosse se met progressivement en retrait sans jamais totalement disparaître dans les romans postérieurs. Entre les deux pays la confrontation est inévitable, et elle prend des formes plus complexes qu'il n'y paraît. Il s'agira de s'interroger sur l'image de l'Ecosse et de l'Angleterre dans l'œuvre de Kennaway, le passage de l'une à l'autre, les résurgences, enfin les tensions que suggèrent ces écrits qui trahissent en définitive l'inconfort de l'auteur partagé, comme bien d'autres, entre le cœur et la raison.