A propos des oeuvres militaires dans le Diocèse de Quimper de la fin des années 1880 à 1914.
Abstract
Ces œuvres destinées aux conscrits s'insèrent à la fois dans un climat de mobilisation catholique et dans un contexte de généralisation du service militaire par les républicains. La mesure de l'écho de ce type d'œuvres dans un diocèse rural, non francophone et pratiquant, où le service signifiait une rupture particulièrement forte, peut être faite, à défaut de sources propres, à partir du dépouillement de la Semaine religieuse de Quimper et de Léon. Cette étude permet de retracer la chronologie et la géographie de l'établissement de ces œuvres, notamment la retraite des conscrits qui se généralise entre 1894 et 1914. La mobilisation des clercs vise à la préservation chrétienne mais ces œuvres constituent bien la seule initiation existante à la vie militaire et elles contribuent à l'intégration dans l'ensemble français. Le maintien de la fréquentation des retraites qui est le fait d'un conscrit sur quatre ou cinq témoigne des limites rencontrées mais aussi d'un succès loin d'être négligeable. Dans ce domaine également, l'Eglise assure en part l'entrée dans la modernité et les formes adoptées prennent l'allure de rites de conscription différents de ceux qui sont habituellement évoqués.