La Seconde République au bocage Finistère (1848-1852).
Résumé
Quel put être le rôle du bocage dans l'élaboration d'une morphologie particulière de l'espace politique finistérien ? Au-delà des innombrables récriminations contre l'impraticabilité des chemins ou a distance au bourg, l'expérience du suffrage - et du suffrage universel, en particulier - alimenta la construction d'un territoire politique communal et cantonal spécifique, dont la centralisation au chef-lieu - là où l'on votait - s'exerça au détriment des forces centrifuges (les hameaux). Dans une société bocagère atomisée, l'unification communale en devenir passait ainsi par le retour fréquent devant les urnes. Aussi, la Seconde République qui imposa une salve électorale sans précédent apparaît-elle, à bien des égards, comme une période majeure dans la consécration d'une nouvelle territorialisation du politique. Objet et moyen de la dévolution du pouvoir, le suffrage permet donc d'appréhender les forces qui travaillèrent souterrainement un champ politique enraciné dans des pratiques et des représentations du territoire. Les discours sur la nécessité de mettre en place des sections au moment des élections générales, l'analyse fine des résultats électoraux permettent à l'historien de réfléchir sur la fabrication de ce territoire politique qui se confondit de plus en plus avec les limites communales.