Les dictionnaires bretons, une source pour l’ethnographie : l’article « Eghinat » chez Coëtanlem et Le Pelletier - Université de Bretagne Occidentale
Article Dans Une Revue La Bretagne Linguistique Année : 2013

Breton dictionaries as a source for ethnography: the ‘Eghinat’ article in Coëtanlem and Le Pelletier

Les dictionnaires bretons, une source pour l’ethnographie : l’article « Eghinat » chez Coëtanlem et Le Pelletier

Résumé

Dictionaries are a valuable source of information about the ancient existence of certain popular practices. For example, in the article entitled ‘Eghinat’ in Coëtanlem’s handwritten dictionary, the author, who drew widely on Le Pelletier (1752), tells us that at the turn of the 19th century this term referred to two types of quests that took place in Léon on the last day of every year. The first was rural and peaceful and consisted of young country folk going from house to house to collect their New Year gifts while singing canticles associated with the Nativity. The second quest, which was secular and urban and organised by the bourgeoisie in aid of the destitute, gave rise to excesses that made them true ‘bacchanals’. Moreover, first Le Pelletier and then Coëtanlem seem to have been among the first to question the au gui l’an neuf explanation that had been unanimously adopted until then (it was commonly thought au gui l’an neuf was the druids’ call when gathering mistletoe on the first of January). They proposed instead that Eghinat and related words used across the whole Atlantic coast of Europe – including Scotland (hogmanay), Spain (aguinaldo) and the west of France – to refer to New Year gifts came from the word egin, meaning ‘tip’ or ‘seed’, which was present in Breton and various other Celtic languages. This article details the different practices that accompanied the change of year in Lower Brittany and then reviews an etymological debate that has been the subject of much discussion in the literature.
Les dictionnaires se révèlent une source précieuse quant à l’existence ancienne de certaines pratiques populaires. Ainsi, au tout début du XIXe siècle, dans l’article « Eghinat » de son dictionnaire manuscrit, Coëtanlem, qui reprend largement Le Pelletier (1752), nous apprend que ce terme désigne en Léon deux types de quêtes qui ont lieu le dernier jour de l’année : les premières, rurales et paisibles, consistent, pour des jeunes ruraux, à aller de maison en maison chercher leurs étrennes en chantant des cantiques liés à la Nativité ; les secondes profanes et urbaines, organisées par la bourgeoisie au profit des indigents, donneraient lieu à des excès qui en font de véritables « bacchanales ». Par ailleurs, Le Pelletier, suivi par Coëtanlem, semble être l’un des premiers à remettre en cause l’explication jusqu’alors unanimement retenue par « au gui l’an neuf », cri supposé des druides cueillant le gui au premier janvier. Ils proposent de voir dans « Eghinat », et les mots apparentés qui, sur toute la façade atlantique de l’Europe - de l’Écosse (hogmanay) jusqu’à l’Espagne (aguinaldo) en passant par l’ouest de la France -, servent à désigner les étrennes, le mot egin, « pointe », « germe », présent en breton et dans différentes langues celtiques. Après avoir évoqué les différentes pratiques qui, en Basse-Bretagne, accompagnent le changement d’année, cet article se propose de faire le point sur un débat étymologique qui a tant fait couler d’encre.
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Fañch Postic. Les dictionnaires bretons, une source pour l’ethnographie : l’article « Eghinat » chez Coëtanlem et Le Pelletier. La Bretagne Linguistique, 2013, 17, pp.25-64. ⟨10.4000/lbl.1582⟩. ⟨hal-03243090⟩
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