Théodore Hersart de La Villemarqué et Antoine-Frédéric Ozanam sont étudiants à la faculté de Droit de Paris en 1833. Tous deux participent activement au mouvement intellectuel d’une jeunesse qui, en réaction au pouvoir de Louis-Philippe, en place depuis 1830, mais aussi au conservatisme d’un Charles X, défendent une conception légitimiste, mais modernisée de la royauté, une vision catholique, mais plus libérale de la religion et une approche renouvelée et romantique de la littérature. La « Jeune France »,qui s’oppose à la « Vieille France », a pour porte-drapeau François-René de Chateaubriand, Lamartine, etc. La Villemarqué s’investit dans la Société La Jeune France dès 1833, mais participe aussi aux Conférences d’histoire qui se tiennent à la pension Bailly à Paris sous la présidence d’Ozanam. Ce dernier, avec une poignée d’étudiants, est à l’initiative d’une Conférence de charité qui,dès 1834, se place sous le patronage de Saint-Vincent-de-Paul. Ozanam succède à Claude Fauriel à la Sorbonne, tandis que La Villemarqué devient, après la parution de son Barzas-Breiz(1839) et de ses Contes des anciens Bretons (1842), une référence pour l’histoire de la littérature des pays celtes. Leur approche« progressiste » de la société, leur vision de l’histoire et de la littérature les rapprochent et nourrissent une amitié qui trouve son point d’orgue en septembre 1850 lors du séjour que Frédéric Ozanam et sa femme Amélie font à Quimperlé chez Clémence et Théodore de La Villemarqué. Les fonds d’archives de Frédéric et Amélie Ozanam (Bibliothèque nationale de France) conservent des correspondances qui témoignentdes relations établies entre les deux érudits et leurs épouses. Quelques documents se trouvent également dans le fonds d’archives La Villemarqué, conservé aux Archives départementales du Finistère à Quimper (fonds 263 J) et sont visualisables sur la collection "Fonds La Villemarqué" de la Bibliothèque Numérique du Centre de Recherche Bretonne et Celtique : bibnumcrbc.huma-num.fr