La présence bretonne en Limousin a été très critiquée par les érudits limougeauds mais les jugements de valeur sont à proscrire en histoire. Ce sont plutôt les motivations qui doivent être replacées au cœur des interrogations des historiens et notamment celles sur les rapports que les ducs de Bretagne ont pu entretenir avec ces possessions lointaines qui s’inscrivaient dans des traditions si différentes de leur contrée natale. La collation et le recensement des quelques allusions contenues dans les chroniques permettent de dépasser leurs attitudes au premier abord contradictoires et irréfléchies. La récupération des prérogatives de leurs prédécesseurs s’avérait illusoire, face à la puissance de l’évêque, de l’abbé de Saint-Martial et de certains seigneurs. Après l’échec de leur résistance à l’hommage et la commise de leurs fiefs, ils ont concentré leurs revendications les plus virulentes autour de quelques droits prestigieux et lucratifs comme l’exercice de la justice ou les droits sur le commerce. L’expédition de 1317 contre Saint-Yriex est révélatrice de la situation locale : si les hommes qui répondent à l’appel du vicomte Guy sont relativement nombreux, ils ne sont pas issus de son entourage géographique immédiat et le contingent breton, s’il n’est pas absent, n’est guère nombreux. Son assise repose moins sur les liens de fidélité jurés par les seigneurs de la région que sur l’administration et la cour de juridiction qu’il a développées, capables d’assurer les prélèvements et d’engranger des revenus.