Histoires de jeunes : l’Alsace
Résumé
Jusqu’au début des années 1970 en tout cas, les organisations de jeunes ont décliné un puissant paradigme éducatif ; elles ont littéralement forgé la jeunesse d’Alsace et contribué à son affirmation. En ce sens, il est possible d’affirmer que leur histoire, celle de la manière dont une société se projette dans son avenir au travers de sa jeunesse, participe pleinement à l’histoire sociale, culturelle et politique de la région. Les mouvements ont, c’est un fait, formé de nombreux dirigeants syndicaux, responsables de la Jeunesse et des Sports et autres hauts fonctionnaires. L’évolution récente de ces associations montre que, si certaines d’entre elles ont succombé ou presque à la crise, d’autres en sont aujourd’hui sorties. Ayant renoncé à toucher des effectifs aussi importants que par le passé, elles ont renouvelé leur style, leurs activités pour répondre aux besoins d’une société différente de celle de la première moitié du XXe siècle. Elles ont tourné la page, sans pour autant se fondre dans des organismes de loisirs trop vastes : les jeunes qu’elles rassemblent connaissent d’autres aspirations, d’autres expériences, d’autres cheminements. Et si les méthodes ont évolué, un impératif demeure néanmoins en leur sein, celui de la formation des consciences comme des comportements. Animés par des responsables convaincus que l’originalité de leur pédagogie a des vertus auxquelles d’autres institutions ne peuvent prétendre, les mouvements ont au moins ce mérite essentiel, celui « d’avoir été » et d’avoir su, en leur temps, « remplir leur fonction historique » (Tranvouez, 2004 : 196).