Mottes castrales et châteaux forts du centre Bretagne
Abstract
Les recensements archéologiques anciens font apparaître des centaines de sites, toutes périodes confondues. L’actualisation de ces données par Alain Provost nous révèle l’existence de dizaines d’ouvrages ou d’indices de sites fortifiés médiévaux, parfois disparus. Il fournit ainsi un matériau conséquent aux médiévistes, à charge pour eux de réaliser une typologie, une cartographie et un classement entre des sites que l’on peut qualifier de majeurs et les autres. Il leur revient aussi, en l’absence de fouilles nombreuses, de donner à comprendre certains phénomènes, comme celui de l’apparition, de la disparition et du rôle des innombrables châteaux et retranchements médiévaux, au regard de l’histoire. Le paysage castral apparaît ainsi multiple et complexe d’un strict point de vue morphologique. Ce réseau est hiérarchisé et dominé par des châteaux majeurs associés à une agglomération passée lors de la Révolution du statut de centre de châtellenie à celui de chef-lieu de canton. Des châteaux plus modestes étendent leur domination sur des seigneuries parfois fortes de quelques paroisses tandis qu’une multitude d’autres sont tenus par des vassaux, des sieurs qui érigent mottes, enceintes castrales et maisons fortes, notamment sur des reliefs ou à proximité de cours d’eau : ils sont les ancêtres des centaines de manoirs qui parsèment les campagnes du centre de la Bretagne aux XVe et XVIe siècles.