Comtes, vicomtes et lignages châtelains en Bretagne au Moyen Âge
Résumé
Les sources hagiographiques du haut Moyen Âge font mention de rois bretons là où les souverains francs n’ont reconnu que le titre de comtes aux puissants qui ont dirigé les Bretons, avant 851. Des dynasties comtales issues de l’aristocratie franque sont attestées à la tête des anciennes civitates de Rennes, Nantes et Vannes tandis que, plus à l’ouest, dans la Britannia, des chefs bretons sont désignés comme comtes. Des lignages comtaux sont implantés en Porhoët et en Poher au IXe siècle. À l’issue des invasions normandes, ne subsistent plus que les maisons comtales de Nantes et de Rennes qui s’affrontent dans la seconde moitié du Xe siècle. Vers l’an mil apparaît une nouvelle dynastie comtale en Cornouaille ; elle accède au ducatus au milieu du XIe siècle. Ce cumul des comtés par un unique prince favorise l’émergence d’une dizaine de lignages vicomtaux, surgis à partir du milieu du Xe siècle. Ces « lieutenants » des comtes s’émancipent et s’installent dans des forteresses éloignées des chefs-lieux des civitates. Ils connaissent des destinées variables : la première dynastie vicomtale de Cornouaille accède au titre comtal puis ducal, en l’espace d’un siècle. Deux puissantes lignées dominent le Léon et le Porhoët aux XIe et XIIe siècles ; d’autres périclitent rapidement ou sont ravalées au rang de seigneur châtelain. D’autres membres de la haute aristocratie sont à l’origine de nombreuses seigneuries châtelaines qui se multiplient à partir du second tiers du XIe siècle.