L’enquête sociologique auprès des pratiquants : un outil de décision des organisations sportives ? Le cas de la Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées
Abstract
Le karaté est aujourd’hui pratiqué en France sous de très nombreuses formes, par près de 230 000 sportifs licenciés auprès de la Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées. Les modalités selon lesquelles les karatékas perçoivent leur activité sont donc nécessairement multiples. Une enquête sociologique, commanditée par la fédération et financée en quasi-totalité par le ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, a été réalisée entre 2008 et 2010 afin de mettre au jour des profils-type de pratiquants. Cette analyse montre que la réalisation de cette enquête sociologique témoigne de la volonté par la fédération de prendre en compte les attentes de ses membres, et ainsi de jouer le rôle social qui lui est assigné de par son agrément (exécution d’une mission de service public). Mais dans un contexte d’inscription prioritaire des institutions sportives dans le modèle du haut-niveau et de la performance, cette démarche se confronte à des difficultés majeures, y compris au sein même de la fédération, pour qui cette enquête semble avoir davantage servi de prétexte que d’outil de pilotage réel, bien loin d’une stratégie de marketing social, ou de marketing 2.0, nouvelle conception dans laquelle le licencié intègre totalement la stratégie de la fédération. Le choix de faire réaliser cette enquête sociologique a dépendu d’opportunités à la fois économiques, politique, ainsi que d’une proposition de mobilisation de compétences universitaires. La destination des études est dépendante des micro-ajustements, pouvant aboutir à l’abandon symbolique des résultats produits ou au contraire à leur valorisation.