Cet article s’intéresse à la manière dont l’État, en France, considère les colonies de vacances entre 1944 et 1958. Basé sur les archives de la Direction des mouvements de la jeunesse et de l’éducation populaire (1944–1947), puis de la Direction générale de la Jeunesse et des Sports (1948–1958), il vise à montrer qu’il existe une politique proactive en matière d’organisation des colonies de vacances, signe de l’importance sociale de ces institutions d’éducation populaire qui, en 1957, concernent 1,35 million d’enfants et d’adolescents français. Après la Deuxième Guerre mondiale, les colonies de vacances deviennent en effet un fait social majeur, répondant à des finalités tant hygiéniques qu’éducatives. Elles sont alors largement subventionnées par l’État. Celui-ci envisage également de règlementer ce secteur en plein développement. La création des diplômes d’animateur et de directeur de colonies, en 1949, force les grands organismes organisateurs de colonies à s’orienter dans la voie de la formation. Les questions de sécurité, en outre, amènent l’État à durcir le contrôle des colonies, tant d’un point de vue de leur recrutement que de leurs activités. Acteur majeur de l’évolution des colonies, l’État demeure pour autant en retrait sur certaines questions cruciales comme la diversification sociologique des colonies.