Concordances aréales en zone Atlantique
Résumé
This article is an analysis of data contained in the following linguistic atlases: the Atlas Linguistique Roman (AliR), the Atlas Linguarum Europae (ALE) and various other atlases of the Iberian Peninsula, France, the British Isles and the Alps. The present interpretation is based on a motivational analysis of the Romance and Celtic lexicons, taking into account lexical stratigraphy and diachronic and synchronic variations. It is still common practise to undertake the study of specific linguistic areas without considering their genetically different bordering linguistic areas. This is often the case with the Celtic areas, which are often left aside and thus remain true Atlantic fringes. A comparison of the Celtic and Romance areas opens up a very promising new research field. This joint research of a Romanist and a Celticist aims at highlighting the presence of cross-border areal concordances in the Atlantic zone. Its goal is to shed a different light on the dialectal distribution of Western Europe. For the past fifteen years recent discoveries in archeology, paleoanthropology, diachronic linguistics and genetic phylogeography have given rise to new interesting comparative parameters. Such new elements will bring forth a better understanding of the linguistic geography in the Atlantic zone and give rise to a reassessment of the subject.
Cet article expose les résultats de recherches réalisées principalement à partir de l’interprétation des cartes de l’Atlas Linguistique Roman, de l’Atlas Linguarum Europae, des atlas de la péninsule Ibérique, de France, des Îles britanniques et des Alpes. L’interprétation s’appuie sur une analyse motivationnelle des lexiques roman et celtique. Elle tient également compte de la stratigraphie lexicale, des variations diachroniques et synchroniques. Certaines aires linguistiques bien spécifiques sont encore parfois étudiées sans véritablement prendre en compte les zones linguistiques limitrophes regardées comme trop étrangères. Ainsi les aires celtiques sont très souvent traitées à part et demeurent de véritables marges atlantiques. La comparaison de ces zones avec l’ensemble des parlers romans proposent cependant de véritables perspectives de recherche très prometteuses. En effet, le croisement et/ou la complémentarité dans certains cas des domaines roman et celtique permet par exemple d’éclaircir des formes lexicales devenues opaques dans la première aire linguistique mais toujours transparentes dans la seconde, et vice-versa. Il met à jour l’existence de continuateurs, d’aboutissants restés jusqu’alors inaperçus. Ce travail collectif d’une romaniste et d’un celtisant met en évidence la présence de concordances aréales en zone atlantique. Il contribue d’une certaine manière à porter un autre regard sur la répartition dialectale dans cette partie de l’Europe. Depuis une quinzaine d’années, les découvertes récentes en archéologie, en paléoanthropologie, en linguistique diachronique et en phylogéographie génétique apportent de nouveaux indices de comparaison intéressants. Ces éléments sont aussi pris en compte pour aider à réexaminer la géographie linguistique en zone Atlantique.