Entre Penzé et Rivière de Morlaix : termes nautiques bretons relevés par Coëtanlem
Résumé
En 1820, Pierre-Joseph-Jean Coëtanlem achève son dictionnaire encyclopédique breton-français de 8334 pages. Commencé durant la Révolution française, cet ouvrage contient les principales sources lexicographiques bretonnes disponibles à cette époque. En prime abord, le Dictionnaire de la langue bretonne de Dom Louis le Pelletier, 1752, le Dictionnaire françois-celtique de Grégoire de Rostrenen, 1732, et le Sacré Collège de Jesus de Julien Maunoir, 1659. En tant que lexicographe, Coëtanlem admire la science étymologique et reflète les préjugés des sociétés savantes de son temps. Il accorde ainsi plus d’estime aux sources imprimées qu’aux sources orales. Isolé dans son manoir de Trogriffon, il effectue un énorme travail de compilation, de citation et de comparaison à partir des livres et manuscrits conservés dans sa bibliothèque. Selon François Falc’hun, « l’intérêt linguistique est plus mince » que l’ensemble des pages du dictionnaire. « Il tient dans les rares précisions que l’auteur nous donne, comme par distraction, sur le breton de Morlaix. » En glanant « ces rares précisions », j’ai essayé de rassembler un certain nombre de données extérieures à la bibliothèque du manoir et qui nous renseignent sur la géographie linguistique maritime entre la Penzé et la Rivière de Morlaix. Certaines occurrences correspondent au vocabulaire de source orale déjà collecté dans cette région au cours d’enquêtes linguistiques relativement récentes ou dans des études plus anciennes (Roussel, Lhuyd …).