La montée des jeunes, une problématique qui s'accentue dans les années 60, où la « pression » des jeunes sur les mouvements est encore plus forte, et qui participent peu ou prou à l'entrée en crise profonde des mouvements de jeunesse dans les années 70. Néanmoins, les mouvements de jeunesse ont connu un âge d'or dans les années 45-60 (les effectifs sont alors les plus élevés de toute l'histoire des mouvements). Ils ont mobilisé, ont su se rendre attirants. Ils ont été des vecteurs de la diffusion d'une culture juvénile spécifique, ont permis à de nombreux jeunes de se familiariser avec des pratiques de loisirs nouvelles, leur ont proposé de nouvelles sociabilités, ont permis à ceux-ci de renouveler parfois leurs idées civiques, en cherchant à prendre en compte, avec plus ou moins de succès, les aspirations des jeunes. Mais à trop pousser cette logique, ils se sont peut-être perdus. Dans le fond, ce fut sans doute là l'une de leur plus grande réussite dans la deuxième moitié du XXe siècle : en tentant d'innover, ils ont peut-être été au plus proche de leur ambition première, celle de permettre aux jeunes qu'ils mobilisaient de trouver dans les mouvements un terrain d'expression.